Régimes, mode, botox : la dictature des apparences ?

 

Les enfants d’Abraham, une émission présentée par Mikael Guedj accompagné de trois invités le Père de la Morandais, le Rabbin Haïm Korsia et Malek Chebel afin de débattre sur notre obsession des apparences.

Direct 8 - Les enfants d'Abraham

Entre ceux qui commencent un régime pour perdre les kilos pris pendant les fêtes et ceux qui font les soldes ces jours-ci pour soigner leur look ; Entre ceux qui achètent chaque semaine leur magazine de mode et ceux qui vont se faire tirer la peau ou refaire les seins. Une question se pose, serions nous victimes d’une dictature des apparences ?

Aujourd’hui la question se pose tout particulièrement à une catégorie de la société, ce sont les politiques. De la coupe du costume à la coiffure en passant par les lunettes ou encore le maquillage, tout va compter dans la bataille à la présidentielle.

Les enfants d’Abraham sont donc allés à la rencontre de Caroline Baly, conseillère en image et de Jean-Luc Mano, conseiller en communication afin d’en savoir un peu plus sur cette dictature des apparences.

« Les français votent pour quelqu’un dont ils ont l’assurance qu’il peut être le chef. Et donc il faut dans l’assurance, dans l’apparence, donner le sentiment qu’on a la maitrise de soi-même et qu’on peut être le chef. » Jean-Luc Mano

L’image d’un candidat se travaille énormément et doit répondre aux différents codes professionnels. Ainsi pour espérer un jour enfiler le costume présidentiel, certains n’hésitent plus et font appel à des professionnels du relooking.

« Les politiques attendent plusieurs choses d’une conseillère en image. Tout d’abord, c’est de mettre en raccord leur look avec les codes politiques. Puis ils attendent de moi que je comprenne vraiment qui ils sont afin de les conseiller vers une image qui leur corresponde, c’est primordial. Enfin, je dois créer un changement dans la constance. C’est à dire qu’un relooking ne doit pas être flagrant parce que si ça se voit ou si ça se remarque, cela signifie qu’on aura fait passer le look avant le discours. » Caroline Baly

Depuis son arrivée à l’Elysée, on a pu constater quelques changements chez le président. Des costumes plus sombres et plus ajustés, un coupe de cheveux revisitée… Un subtil changement de look qui s’est fait dans la constance… «  Avant il avait une coupe de cheveux courte certes, mais on voyait se dessiner quelques vagues sur le dessus. Bien sûr c’est tout à fait correct, mais aujourd’hui on va rechercher plus de modernité. Quand on est président il est important d’avoir un côté carré. Et le fait de laisser apparaitre quelques cheveux blancs montre une certaine sagesse. » Caroline Baly

Quant à François Hollande, son régime a beaucoup fait parler de lui, mais c’est en réalité toute sa silhouette qui a été repensée : des costumes sur mesure, des lunettes rectangulaires et des cheveux savamment plaqués en arrière.

« On a dit de cet homme qu’il n’avait pas d’autorité, qu’il était un peu mou, flasque, on l’appelait même flamby … Il a eu envie de se dégager de cette image et de montrer qu’il était capable de faire un effort sur son apparence. » Jean-Luc Mano

Les femmes politiques ont elles aussi radicalement  changé de look en 20 ans. « Pendant des années, les femmes politiques ont voulu à tous points de vue ressembler à des hommes. Aujourd’hui on accepte l’idée que des femmes fassent de la politique donc à partir de ce moment là, les femmes ont accepté d’assumer leur féminité. » Jean-Luc Mano

Des lunettes d’Eva Joly, à la cravate rouge de Jean-Luc Melenchon, une façon pour ces candidats de casser le code et de marquer leur différence ou quand l’image sert à faire passer un message.