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Serez-vous tentée par un jeûne… du miroir ?
Ne pas se regarder dans une glace pendant 1 mois voire une année entière, l’avez-vous déjà envisagé ? C’est le défi que se sont lancées des jeunes blogueuses américaines, et baptisé depuis le « Mirror fasting », littéralement jeûne du miroir. L’objectif : ne plus être obsédée par son image et regagner en estime de soi.
Qui n’a jamais perdu un temps fou à scruter sous tous les angles ses cuisses, la micro ridule naissante sous son œil gauche ou à s’entraîner devant le miroir à maitriser le sourire parfait ? Autant se l’avouer, nous en sommes toutes victimes à des degrés divers.
Et les chiffres de deux études récentes menées par la chaine anglaise QVC Beauty en 2010 et la revue scientifique Behaviour Research and Therapy en 2012 sont sans appel : une femme passe en moyenne cinq jours par an à se regarder de la tête aux pieds et se « contrôle » devant le miroir pas moins de 38 fois par jour dont 52 fois pour les 20-30 ans ! Miroir de poche, écran de Smartphone, petite vérification dans les vitrines des magasins, les vitres du métro… A l’ère du règne de l’image, se regarder dans le miroir est devenu un réflexe quasi pavlonien.
Elles ont testé le « mirror fasting »
Pour mettre un terme à cette obsession de l’apparence devenue malsaine quant à la volonté de ressembler aux idéaux physiques, deux jeunes américaines se sont lancées le défi et nous raconte leur expérience.
Whitefield-Madrano, new-yorkaise de 36 ans, déclare sur son blog (the-beheld.com) :
« Je me suis rendu compte que j’adoptais un visage “miroir” chaque fois que je voyais mon reflet. J’ouvrais les yeux un peu plus grands, je rentrais les joues et j’abaissais mon menton pour ressembler un peu plus à ce que je souhaitais. Je me sentais vaine. »
Elle a donc commencé un mois d’« abstinence » et, pendant cette période de détachement, elle s’est rendue compte que son apparence influençait son humeur et qu’à la fin elle se sentait « plus calme et plus sereine ».
Une autre blogueuse, Kjerstin Gruys (ayearwithoutmirrors.com), a, elle, poursuivi l’expérience pendant douze mois. « J’ai appris à séparer apparence et estime de soi. C’est probablement le meilleur moyen pour se sentir belle. »
Les spécialistes restent dubitatifs
Aujourd’hui de plus en plus de jeunes femmes se lance dans l’aventure du « Mirror fasting » convaincues de ses bienfaits, mais les spécialistes, eux, restent dubitatifs quand aux effets d’une telle expérience.
Pour Kate Fox, anthropologue britannique, l’effet pervers est justement de continuer à se focaliser sur son apparence en se rappelant d’éviter le miroir. « Cela peut être libérateur, mais à court terme. Il est à mon avis plus constructif de travailler sur les racines de son mal-être, sans oublier qu’une certaine vanité est saine, surtout à notre époque où les canons de la beauté prennent des proportions inatteignables. »
Une chose est sûre il faut apprendre à s’accepter telles que nous sommes. Dans le métier du conseil en image, l’objectif principal est justement de redonner confiance à toutes celles qui n’assument pas leur corps et qui manque de confiance en elles.
Si une femme est complexée par ses mollets par exemple, nous travaillons ensemble pour mettre en avant d’autres points de sa silhouette. Avec les vêtements, nous créons des perspectives, comme un architecte ou un peintre, pour diriger le regard. Nous travaillons ensemble pour chercher l’harmonie entre le corps et l’esprit.
Une expérience tout aussi bouleversante mais qui a peut être l’avantage d’éviter la rechute…