Le look, argument électoral et business
Le relooking, ou l’art de modifier l’aspect d’une personne pour l’améliorer ou le moderniser, est entré dans les mœurs depuis déjà plusieurs années. Mais il est réellement devenu visible en politique depuis peu. La présidentielle de 2007 et l’importance accordée au physique d’une Ségolène Royal ou d’un Nicolas Sarkozy ont certainement constitué un palier dans ce domaine. Tout comme le palmarès du look en politique que le Nouvel Obs a publié en 2010 (François Baroin meilleur « relooking », Rama Yade « grand prix du jury »).
De plus en plus d’hommes et de femmes politiques font appel non plus à des « conseillers en communication », mais à de véritables « conseillers en image personnelle ou professionnelle » ou encore à des « coachs ». Ceux-ci, comme Jacques Séguéla, Thierry Saussez ou encore Jean-Luc Mano, s’intéressent bien sur à l’art du discours, à la manière de faire passer une idée, de se comporter sur un plateau de télévision ou face à des journalistes (le fameux « media training »).
Mais ils sont de plus en plus nombreux également à s’intéresser à la morphologie d’un candidat, à la manière dont, physiquement et esthétiquement, il pourra « mettre en valeur sa personnalité ». Une expertise qui, cette fois, déborde sur les métiers de coiffeur, visagiste, créateur de mode ou couturier, ou encore d’entraineur sportif. Reste qu’ils (elles ?) sont encore peu, comme Caroline Baly ou Julie Imperiali, à se revendiquer ouvertement de cette profession, discrétion et secret professionnel obligent.